Françoys, par la grâce de Dieu roy de France, à noz amez et féaulx conseillers les généraulx maistres de noz Monnoyes à Paris, salut et dilection. Comme dès l'an mil cinq cens et quinze, en vertu de noz lettres patentes et mandement sur ce décerné (1), aucuns de vous feussiez transporté en nostre ville de Dijon et illec prins et retiré des maistres particuliers et officiers de nostre Monnoye dudict lieu les boistes et deniers d'icelle, et iceulx emportez en vostre Chambre à Paris pour en faire les jugemens et essaiz, dont noz très chers et bien amez les gens des troys Estatz de nostre pays de Bourgoigne nous ont fait et font plainctes et doléances, disans que c'est contre les previleiges et libertez dudict païs et que lesdictes boistes et deniers ont accoustumé d'estre portez, veuz, visitez et jugez en nostre Chambre des comptes audict Dijon par les gens d'icelle et le général desdictes Monnoyes, et non ailleurs, nous requérans icelles boistes et deniers leur faire rendre et rapporter, en leur conservant et gardant leursdicts previllèges. Nous, à ces causes, qui ne les leur voulons tollir ne oster mais en laisser et souffrir, joyr comme ilz ont acoustumé, vous mandons et expressément enjoignons, par ces présentes, que vous mettez, baillez et délivrez incontinant ès mains de nostre amé et féal notaire et secrétaire maistre Jaques Bourdin icelles boistes et deniers de nostredicte Monnoye de Dijon qui sont en vostre Chambre, pour, par ledict Bourdin, les rapporter en nostre Chambre des comptes dudict Dijon, ainsi que lui avons donné charge, affin de illec les faire veoir et juger selon lesdictz previlèges de nostredict pays de Bourgoigne et qu'ilz ont acoustumé de faire cy-devant, sans entreprandre par vous aucune cognoissance, car tel est nostre plaisir, nonobstant nosdictes lettres à vous sur ce décernées, que ne voulons avoir lieu, et quelzconques ordonnances, restrinctions, mandemens ou deffences à ce contraires. Donné à Amboise, le XIIe jour de may l'an de grâce mil cinq cens et dix-huit, et de nostre règne le quatriesme. Ainsi signé : Par le roy, Gedouyn.

(1). Lettres du 19 juin 1515 enjoignant aux généraux des Monnaies de se transporter dans les Monnaies du duché de Bourgogne, d'envoyer les boîtes des espèces frappées à Paris et de procéder à des enquêtes sur les abus et malversations.