Article consacré à Nicolas du Châtelet, extrait de l'Histoire généalogique de la maison du Châtelet... par le Père Augustin Calmet, abbé de Senone, 1741

Article III, p. 202-204
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X degré.

Nicolas du Châtelet, IIe du nom, souverain de Vauvillars et de Mangeville, Mogneville, seigneur de Ville-sur-Illon, Montureux, Mervaux, etc., gentilhomme de la Chambre du roi, lieutenant de cent hommes d'armes de ses Ordonnances

Haraucourt, d'or à la croix de gueules au franc quartier d'argent chargé d'un lion de sable armé et lampassé de gueules

N'ayant que neuf ans lorsqu'il perdit son père, il fut avec son frère et ses soeurs sous la tutelle de leur mère Nicole de Lénoncourt, comme nous l'avons déjà dit ci-dessus.
Il fut marié à Vezoul le 8 juillet 1543 avec Elisabeth de Haraucourt, qui avoit été promise à son frère Thierry, elle étoit fille unique et héritière de Claude d'Haraucourt, seigneur d'Ubexy et de Magnières, et de Marguerite de Deinteville.
Nicolas du Châtelet assista en 1545 (a) au contrat de mariage de sa soeur Claude avec Robert de Heu, et y est qualifié de gentilhomme en l'état de bouche de l'Empereur.
Il vendit avec sa mère le premier juillet 1549 (b) la moitié de la terre et seigneurie de Deuilly à Pierre du Châtelet, sénéchal de Lorraine, pour la somme de huit mille francs barrois.
Il fit vers le même temps, en qualité de souverain de Vauvillars, frapper des pièces de monnoye à ses armes, dont on trouve encore quelques-unes ; il en est fait mention dans deux édits du roi Henry II donnez en sa Cour des monnoyes ès années 1553 (c) et 1556 (d) pour en fixer le prix ou plutôt pour les décrier entièrement en France, aussi bien de d'autres monnoyes étrangères.

Il fut gentilhomme de la Chambre du roy Henry II, à 1.200 livres de gages (e), et lieutenant de cent hommes de ses Ordonnances, sous la charge du duc d'Aumale. Il prend ces qualitez dans un acte de donation qu'il fit le 13 novembre 1559 (f) à Pierre du Châtelet, abbé de Saint-Martin-lez-Metz, de tout ce qui lui appartenoit dans la forteresse et dépendances du Châtelet.
Ce seigneur, combattant à la bataille de Dreux, donnée contre les huguenots le 19 décembre 1562, y périt d'une mort glorieuse, le dernier de sa branche. Son corps fut transporté à Vauvillars, comme il avoit ordonné par son testament, et inhumé proche le grand autel. On avoit mis sur sa tombe sa statue équestre avec son épitaphe ; on l'en a depuis ôtée et cassée, mais le sieur Poisson, demeurant à Vauvillars, en a rassemblée tous les morceaux et la conserve incrustée dans le mur de son cabinet, avec une copie de l'épitaphe qui suit .

Cy-gist haut et puissant seigneur messire Nicolas du Châtelet, chevalier, souverain de Vauvillars et de Mogneville, Ville-sur-Illon, Montureux, gentilhomme de la Chambre du roi, lieutenant de cent hommes d'armes sous la charge et conduite de M. le duc d'Aumale, qui mourut à la bataille de Dreux contre les huguenots, le XIX décembre de l'an MDLXII.

Il avoit fait un testament le 15 décembre (g) 1560 par lequel il donnoit l'usufruit de tous ses biens à Elisabeth d'Haraucourt, sa femme, pendant qu'elle demeureroit en viduité ; avantage auquel elle renonça pour se remarier à Claude de Taillans, baron de Montfort en Bourgogne, ayant fait trois mois après la mort de son mari, c'est-à-dire le 18 mars que l'on comptoit encore 1562*, un accord avec les héritiers du défunt au sujet de ses prétentions, à cause de son mariage et des legs à elle faits par le testament de Nicolas du Châtelet, qui y fit plusieurs legs pieux, tant aux églises qu'aux curez et vicaires de toutes les paroisses qui dépendoient de lui. Il augmenta de 600 livres la fondation faite par sa mère dans l'église de Vauvillars, dont les quatre principales chapelles eurent aussi part à ses bienfaits. Par ce même testament, dont il déclara exécuteur Elisabeth d'Haraucourt, sa femme, François de Livron, seigneur de Bourbonne, son beau-frère, et Antoine du Châtelet, seigneur de Châteauneuf, son cousin, il choisit sa sépulture à Vauvillars, s'il n'en mouroit pas éloigné de cent lieux, ordonnant que ses gentilhommes, pages et serviteurs y seroient ramenez à ses frais et dépens, et sur ses chevaux, et au cas qu'il décédât sans enfans il nomma pour ses héritiers, par égale portion, ses neveux Nicolas de Vienne et Nicolas de Livron, fils aînez de ses soeurs Claude et Bonne du Châtelet.
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(a) Preuves, p. CXLV n° CLIV
(b) Preuves, p. CXLVI n° CLV
(c) Preuves, suppl. lettre ZZ
(d) Preuves, p. CLVII n° CLXVI
(e) Etat de la maison du roi depuis 1547 à 1569. Cabinet de M. de Clérembaut
(f) Preuves, p. CLXIX n° CLXXII
(g) Preuves, p. CLXX n° CLXXIV
* On ne commençoit alors l'année que le 25 de mars ou à Pâques, qui ne fut en 1563 que le 11 avril