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Arrêt de la Cour des monnaies portant condamnation à mort de Pierre Jacopin, faux-monnayeur (Paris, 2 octobre 1744)

Arrest de la Cour des monnoyes qui condamne le nommé Pierre Jacopin à faire amende honorable devant la principale porte de l'Hôtel de la monnoye, ayant un écriteau devant et derrière, portant ces mots : Distributeur de faux écus de six livres, ensuite à être pendu
(Paris, 2 octobre 1744)

À Paris, au Palais, chez Claude Girard, dans la Grand'salle, vis-à-vis la Grand'chambre, au Nom de Jésus, MDCCXLIV
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Vu par la Cour la procédure extraordinaire faite en icelle, à la requête du procureur général du roy, demandeur et accusateur contre les nommés Pierre Jacopin et Jean Batancourt, deffendeurs et accusés d'avoir distribué sciemment dans le public des écus de six livres faux, prisonniers ès prisons de la Conciergerie du Palais, conclusions du procureur général du roy, oüy le rapport de maître Jean-Michel Gauvain, conseiller à ce commis, tout vu et tout considéré.

La Cour a déclaré et déclare ledit Pierre Jacopin duement atteint et convaincu d'avoir distribué sciemment dans le public des écus de six livres faux ; pour réparation de quoi le condamne à faire amende honorable devant la principale porte de l'Hôtel de la monnoye, nud en chemise, la corde au col, tenant en ses mains une torche ardente du poids de deux livres, ayant écriteau devant et derrière portant ces mots : Distributeur de faux écus de six livres, et là, étant à genoux, dire et déclarer à haute et intelligible voix que, méchamment, témérairement et comme mal avisé il a distribué dans le public des écus de six livres faux, dont il se repent et en demande pardon à Dieu, au roy et à Justice ; ce fait, être pendu et étranglé jusqu'à ce que mort s'ensuive à une potence, qui, pour cet effet, sera plantée en la place de la Croix du trahoir ; icelui préalablement appliqué à la question ordinaire et extraordinaire pour avoir révélation de ses complices ; ses biens acquis et confisqués au profit de qui il appartiendra, sur iceux préalablement pris la somme de deux cens livres d'amende envers le roy ; surcis au jugement de Jean Betancourt jusqu'àprès l'exécution du présent arrêt. Fait en la Cour des monnoyes, le deuxième jour d'octobre mil sept cens quarante-quatre.

Signé : LE GENDRE

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