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Sainct Loys, roy de France, IXe du nom, filz de Loys, huictième du nom, roy de France, et de madame Blanche d'Espaigne, fille de Alphonse, huictième du nom, roy de Castille, conmança à reigner au mois de novembre l'an mil IIcXXVI. [...] Le XXe jour de novembre l'an mil IIcXXVI feust ordonné par ledit Sr. roy, pour le faict de ses monnoyes ainsy qui s'ensuict, et premièrement. Chaises d'or fin, de V deniers XII grains chacune pièce, au feur de XXXIIII pièces et demyes au marc, ayans cours pour XX solz tournois pièce. Marc d'or fin : XXXIII livres X solz. II Aignelz à la grosse layne d'or fin, de III deniers XII grains de poix pièce, au feur de LIIII pièces et demye au marc, ayans cours pour XII solz VI deniers. [III] Roynes d'or, à XXIII karatz, de III deniers XII grains de poix pièce, au feur de LIIII pièces et demyes [sic] au marc, ayans cours pour XII solz tournois pièce. Le roy ordonna ledit ouvraige estre faict en l'honneur de la royne Blanche, sa mère. IIII Gros tournois d'argent fin, ayans les ungs au hault cercle, du costé de la pille, XIII fleurs de liz, les autres XII seullement, de III deniers de poix pièce, au feur de LXIIII pièces de taille au marc, ayans cours pour XII deniers pièce. Marc d'argent : LII solz tournois. V Est à notter que le caracther de l'ouvraige susdit desdits gros tournois d'argent à XIII fleurs de liz pleust et feust agréable audit Sr. roy, lequel en feist forger aulcune quantité d'or, du poix de II deniers XVI grains chacune pièce, laquelle ouvrage il dédia seullement pour son aulmosne aux pauvres ausquelz souvent il lavoit les piedz par humilité, et ne fut jamais inventée [sic] lesdites pièce[s] d'or pour aultre cause que dessus et non pour monnoye uzuelle et publicque. Parisis, de IIII deniers de loy argent-le-roy, de XXIII grains de poix, au feur de IIc pièces de taille au marc, ayans cours pour I denier et ung quart de denier. VII Tournois petitz, à III deniers XVIII grains de loy argent-le-roy, de XVIII grains de poids chacune pièce, au feur de IIcXLVI pièces de taille au marc, ayans cours pour I denier tournois pièce. VIII Le XXIe jour de juing l'an mil deux cens trente et neuf, ayant ledit Sr. roy recouvert de Jehan, roy de Jhérusalem, qui despuys feust empereur de Constantinople, la saincte couronne de Notre Seigneur Jhésus-Cripst, et icelle avoir colocqué en sa saincte chappelle de son pallais royal à Paris, feust faict l'ouvraige d'or qui ensuit en la Monnoye de Paris seullement. Royaulx d'or fin, de III deniers XII grains tresbuchans, au feur de LIIII pièces et demyes [sic] de taille au marc, ayans cours pour XII solz VI deniers. IX Gros d'argent à l'estoille soubz l'une des XII fleurs de liz estant au hault cercle du costé de la pille, à XI deniers de loy argent-le-roy, de III deniers VI grains de poix chacune pièce, au feur de LIX pièce[s] au marc, ayans cours pour XII deniers tournois. X Quant à ce que plusieurs ont voullu dire que du temps d'icelluy roy, monnoye auroit esté faicte de cuyr, par pauvretté d'argent, au moyen de grans deniers fourniz par le royaulme pour survenir aux guerres, ce qui n'a jamais esté bien dict ne entendu, car en premier lieu il n'y eust du temps d'icelluy roy pauvretté d'argent ne d'or en son royaulme, encores moings en ses camps. Les valleurs du marc d'or à XXXIII livres X solz et à XL livres au plus, et marc d'argent à LII solz et LXVI solz VIII deniers tournois au plus, qui donnoit tesmoignaige y avoir grande quantité et affluance desdites matières, preuve pour vériffier que ladite monnoye de cuyr n'avoit esté par nécessité inventée, parce qu'il eust peu, sans icelle monnoye, par troys moiens soy survenir promptement : le premier, par augmentation du pris des mars d'or ou d'argent et, se faisant, augmenter le cours de ses monnoyes ; l'aultre par affoiblissement de poix ; et le tiers par escharsettez, quy est mixion de mettaulx d'argent ou cuyvre ès mettaulx précieulx et purs comme estoient les monnoyes dudit Sr. roy ; en ce faisant faire traicte pour soy subvenir. Desquelz trois moiens n'appartient néantmoings à aulcun d'en user, sinon en toute extrémité de guerre ; encores n'est louable. Sy tost après, pour obvier aux inconvényens qui y pourroient survenir, qu'ilz soient réduite pour cause de détrimentz à la Républicque et pour les desguisemens et billonnemens qui en interviennent. Et pour donner à congnoistre pourquoy ceste monnoye appellée de cuyr a esté inventée, quelz cours elle a eu et en quel lieu, soict notté que ledit Sr., pour le subvènement usuel et nécessiteux du simple trafficque de ses camps, voullust menue monnoye d'argent pur estre faictes, chacune pièce poisant XVIII grains, ayans cours pour II deniers parisis, et demyes desdites pièces, poisant IX grains, pour I denier parisis ; et parce que lesdites pièces pour la légèretté de leurs poix n'estoient manyables, feust advisé faire lesdites pièces en fasson d'ung clou transparçans ung morcel de cuyr par le meilleur, ledit clou rivé de costé et d'autre, caratéré d'une petite fleur de liz, au moyen de quoy lesdites menues monnoyes feussent plus manyables, monnoye bien inventée et où le peuple n'avoit perte, car tirant le cloud d'argent dudit morcel de cuyr, restoit aultant d'argent fin de la valleur, et ne c'est deu telle monnoye appeller de cuyr, ains plustost petite ou menue monnoye d'argent, et porter le non [sic] de la matière précieuse contenue en icelle, d'aultant que le cuyr estant en icelle monnoye ne estoit l'occasion de sa valleur et mise ains l'argent y rivé cause de sadite valleur et l'impression et carrattère de ladite fleur de liz signe du prince, donnoit l'octorité, loy, cours et mise en ladicte monnoye. Le Xe jour du mois de may l'an mil IIcXLIX, par vertu du mendement donné au chastel de Meleun, de madame Blanche, royne douairière, mère dudit Sr. roy et régente du royaulme de France pendant l'absence dudit Sr. roy estant en guerre contre les inffidelles Sarrazins, l'ouvraiges des roynes d'or seroient dès lors en après du poix de III deniers XV grains chacune pièce, au feur de LII pièces et demyes de taille au marc, et au surplus continuez d'or fin en loy, et pour différance du premier ouvraige desdites roynes seroit adjousté au caractère une couronne qui tiendroit à la main de l'effigye de ladicte royne, du costé de la pille, comme s'ensuyt. [XI] L'an mil IIcLXV fust ordonné le cours des monnoyes, tant d'or, d'argent que billion, au pris ainsy qui s'ensuyt. Premièrement. Cours des monnoyes. Aignel d'or : XV solz tournois. Maces d'or de XXXV pièces au marc : XXI solz X deniers. Maces d'or de XXXVI pièces au marc : XXI solz III deniers. Maces d'or de XXXVII pièces au marc : XX solz VIII deniers. Florences d'or
de LXX au marc : XII solz II deniers. Chaises d'or : XXIIII solz V deniers. Roynes d'or de LII pièces et demyes au marc : XV solz tournois. Roynes de LIIII pièces et demye au marc : XIIII solz tournois. Mantelletz d'or de Flandres : XII solz tournois. Gros tournois d'argent : XV deniers tournois. Parisis : I denier pite tournois. Tournoys petitz : I denier tournois. Esterlins d'Angleterre de I denier I grain de poix, au feur de IXxx pièces au marc, à XI deniers VIII grains de loy argent-le-roy, courans pour IIII deniers obole parisis, réduictz en cours pour pièce : IIII deniers tournois. Que les changeurs auroient pour leur sallaire de achepter ou changer ung marc d'argent : II deniers tournois, et pour achepter ou changer ung marc d'or : II solz tournois, à raison de XII marcs d'argent pour ung marc d'or. Marc d'or fin valloit XL livres. Marc d'argent fin : LXVI solz VIII deniers tournois. Marc d'argent en billon bas : LXIII solz tournois. Ledit Sr. roy décedda en son ost, au chastel de Cartage les Thunis, le lendemain de la feste de Monsr. sainct Berthellemy, XXVe jour d'aoust l'an mil IIcLXX, année quarente-quatriesme de son reigne, et feust inhumé avec son filz Jehan Tristan, conte de Nevers, en l'église de Monsr. Sainct-Denys, en France, au mois de juillet mil IIcLXXI. Dieu ayant esgard aulx mérittes de la saincte vye dudit deffunct roy Loys, neufviesme du non, permist que par le pape Boniface et Esglize chrestienne, il feust canonizé et inscript aulx cathologue des benoistz sainctz, année MIIcIIIIxxXVIII, et l'année ensuyvant feist eslever le précieulx corps dudit sainct, puys après pappe Clément, Ve du nom, année mil IIIcV, octroya et permist au roy de France Philippes le Bel, IIIIe du nom, lever le chef dudit sainct Loys, estant en l'église Sainct-Denis, en France, et icelluy transporter, présenter et donner en la saincte chappelle du Pallais Royal, en la ville de Paris. |
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